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à des populations résidant aux États-Unis. À l'origine, USAID était destinée à aider les pauvres
dans les pays en voie de développement. Mais maintenant, ce sont les États-Unis qui font partie
de la liste des pays en voie de développement. On ne saurait imaginer un aveu plus brutal de la
gravité de la situation du pays de la part du gouvernement américain. Peut-être même qu'une
Mère Teresa va bientôt débarquer dans les parages.
Bien entendu, ça n'a guère surpris ceux d'entre nous qui ont vécu dans des endroits comme Flint
au cours des deux dernières décennies. Parmi les spectateurs de Roger et Moi, nombreux sont
ceux qui m'ont demandé pourquoi j'avais tourné la scène de la dame qui élève - et tue - des
lapins pour vivre. Ce que je voulais, c'est que le spectateur se demande: « Mais qu'est-ce que
c'est que ce bled? C'est le tiers monde ou le siège de la multinationale la plus riche du monde? »
Certains seront peut-être choqués d'apprendre qu'il existe aujourd'hui aux États-Unis des
endroits qui sont pires que le tiers monde, mais c'est la triste réalité.
Prenez Baltimore, dans le Maryland. Quand il a découvert que seulement 56 % des enfants de
Baltimore étaient vaccinés contre les maladies infectieuses, le maire de cette ville a fait appel
aux services de l'USAID. En 1994, cinq fonctionnaires municipaux ont fait un voyage au Kenya et
en Jamaïque pour apprendre comment ces deux États avaient réussi à vacciner près de
100 % de leur population en bas âge. Une fois rentrés à Baltimore, ils ont mis en pratique la
leçon de ces pays du tiers monde et fait vacciner 96 % des enfants de la ville.
L'USAID a également soutenu un projet de logements sociaux à Washington et fonctionne
comme consultant auprès des services sociaux de Boston, de Seattle et d'autres villes des
États-Unis.
Tout ça m'a fait réfléchir. Si le gouvernement lui-même admet que les conditions de vie dans les
quartiers pauvres ressemblent à celles du tiers monde, alors peut-être que les villes concernées
pourraient recevoir une assistance non seulement de Washington, mais aussi des nombreux
pays qui aident le tiers monde. Si le Canada, l'Australie et l'Irlande distribuent chaque
année des millions de dollars aux pays en voie de développement, ils pourraient bien nous en
envoyer une .partie !
Parmi les pays occidentaux, c'est la Norvège qui consacre à l'aide au développement la plus
grosse part de son PIE, soit plus d'un milliard de dollars. Les Pays-Bas, eux, y consacrent deux
milliards de dollars. Ces généreux pays donataires seraient-ils disposés à nous donner un coup
de main, alors même que nos entreprises et notre gouvernement nous tournent le dos? Il y a
tellement d'endroits, aux États- Unis, qui pourraient faire bon usage d'une telle aide.
J'ai donc décidé d'entrer en contact avec les États les plus en pointe en matière d'aide au
développement.
J'ai d'abord appelé l'ambassade de Norvège. Le fonctionnaire qui m'a répondu, M. Svein
Andreassen, avait l'air assez embarrassé par ma démarche. « Ça serait un peu bizarre de notre
part de distribuer de l'aide aux États-Unis », m'expliqua-t-il. « Nous ne pouvons pas prendre
d'initiatives qui pourraient passer pour une ingérence dans les affaires intérieures de votre pays.
Notez que nous compatissons au sort de ces gens, comme vous pourrez le constater en lisant
les imprimés que nous tenons à votre disposition. »
J'ai donc essayé avec les Japonais, le pays le plus généreux en chiffres absolus. Mais le type de
l'ambassade m'a dit qu'il ne pouvait répondre « qu'à une requête officielle de votre
gouvernement. Le Japon envoie de l'argent à de nombreux pays, et il en envoie aussi aux États-
Unis, mais ce n'est pas exactement le même genre argent ».
La personne qui a répondu à mon appel à l'ambassade d'Arabie saoudite semblait tout à fait
intéressée par ma demande et m'a suggéré de la transmettre par fax au« Prince Pandar ». Par
respect pour l'Islam, elle m'a demandé de ne pas solliciter d'aide au profit de localités «
possédant un casino ». Je lui ai promis que je n'en ferais rien et lui ai faxé la lettre suivante:
Cher Prince Pandar,
Je vous envoie ci-joint une demande d'aide de la part de votre gouvernement au profit des
citoyens déshérités de mon pays. Il y a ici beaucoup de gens qui vivent dans une extrême
pauvreté et ne bénéficient pas de services de santé adéquats.
Grâce aux généreux médecins issus du monde arabe qui travaillent aux États-Unis, nous avons
certes quelque espoir, mais, malheureusement, notre gouvernement est très occupé à
éliminer son déficit budgétaire et n'est plus à même de satisfaire les besoins de ses propres
citoyens. Je sais que cela a l'air incroyable -le pays le plus riche du monde, tout ça. .. -, mais
c'est comme ça. Nous autres, les Américains nous sommes un peu bizarres.
Je vous prie de m'excuser d'abuser de votre temps. Un chèque de cinquante dollars serait
bienvenu.
Veuillez agréer, etc.
Michael Moore, citoyen américain
J'ai donc établi une liste des mille cas de détresse sociale les plus criants aux États-Unis. Mon
éditeur ne souhaitant pas que je consacre autant d'espace à les énumérer tous, je me contente-
rai d'en citer quelques-uns.
Si vous êtes chef d'État d'un pays étranger et que vous souhaitez nous aider, veuillez s'il vous [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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